samedi, mai 28, 2011

Migration quand tu nous tiens ¡

Ode a l´amitié fruit du hasard !

Il est des moments dans notre existence qui, de toute évidence font la différence,
un instant qui a quelque chose de magique et qui, pourtant, s'avère des plus véridiques!

On vit une époque où l'on prone la sécurité à tout vent,
où l'on nous souffle à l'oreille:"méfiance - prudence"..
comme si le bien-fondé d'une telle vigilance était une évidence.

Je n'en crois rien et ce n'est pas ce qui m'est arrivé il y a peu
qui est près de m'faire changer d'avis...

Vous est-il déjà arrivé de croiser la route d'un illustre inconnu
et quelques 60h plus tard de quitter cette meme personne les larmes aux yeux,
larmes de tristesse pour la distance, larmes de joie pour le vécu..?

Savoir en repartant que, quoiqu'il arrive, ces instants resteront inscrits à jamais dans votre mémoire et vous rappelleront que tout inconnu croisé sur votre route est potentiellement une personne à laquelle vous pourriez profondément vous attacher !

Si cela vous est déjà arrivé vous avez d'la veine,
si ce n'est pas l'cas je vous l'souhaite du fond du coeur..
il s'agit, peut-etre, de l'imprévu les plus extraordinaire qu'il m'ait été donné de vivre. Bien sur certains diront qu'un certain nombre de circonstances expliquent ce type d'évènements qui n'a, donc, que peu à voir avec la chance ou le hasard.

Peu importe au fond, ce qui est sur c'est que rencontrer fortuitement une personne vivant à des milliers de km de chez soi, avec une vie plutot différente de celle qu'on mène et etre amené, naturellement, à découvrir une connexion si particulière, une longueur d'onde qui rend sa compagnie si agréable, un partage sur les sujets les plus divers, un humour complice et bien c'est tout simplement.. le pied !

A ce moment je me suis dit que c'était gagné, que mon voyage était réussi..qu'une telle rencontre valait, à elle seule, tous les paysages et les monuments d'Amérique Latine. D'ailleurs, continuer la route après cela n'est pas toujours simple...

J'étais sur un bateau se rendant sur la petite ile porto-ricaine de Vieques. Quelques dizaines de km carrés qui, jusque 2003, ont servi de base à l'armée américaine (oui Puerto-Rico est 1colonie made in USA) pour s'adonner à des jeux de guerre grandeur nature avec bombardements et napalm aux deux extrémités de ce but de terre paradisiaque habité par une dizaine de milliers d'ames qui ont le taux de cancer le plus élevé du pays, leur sol et leur eau contaminés jusqu'à la fin de leurs jours.

Bref, j'étais sur le point d'arriver lorsque j'ai adressé la parole à deux femmes qui discutaient énergiquement. Une des deux a proposé de me conduire ni plus ni moins qu'à la bourgade d'Esperanza au sujet de lquelle je venais de demander quelques renseignements.

De fil en aiguille (sans avoir l'air d'y toucher et alors que j'avais prévu de repartir le lendemain) nous avons: visité l'ile, nagé dans une eau translucide, joué au fresbee sur une plage splendide, improvisé une recette de pates à la mangue et aux piments, bu quelques coups très internationaux, dormi dans des pièces séparées, bu un bon café local au réveil, passé quelques heures.. elle au boulot, moi en train de cramer sur une plage déserte, mangé des spécialités du coin en écoutant de la salsa et du merengue, campé sous la drache et les moustiques après un bain de minuit et un feu d'bois comme il se doit, déjeuné dans un maquis en philosophant sur le sens de la vie, fait une grande balade sur une plage de sable noir et un lit de rivière aux allures d'Amazonie improvisé par les pluies, soupé avec des crepes salées-sucrées, bu et fumé modérément, dormi, en tout bien tout honneur, dans la meme pièce vu qu'il y avait un invité du Bronx et.. enfin, nous nous sommes dit qu revoir sur le quai.

Et tous deux nous avons un présentiment tenace: il s'agit bel et bien d'un au revoir et non d'un adieu parce qu'un jour.. on ne sait ni où ni quand nous nous reverrons!

Souvenirs trop svt ds l'oubli..

Sombres vestiges - Une balade coloniale à Bruxelles from Eric De Ruest on Vimeo.